Dans
ce gros volume, le Fleuve noir réédite les trois premiers
romans de SF de G.-J. Arnaud, écrits quelques années avant
qu'il ne s'attaque à la colossale série de La Compagnie des
glaces. Pour l’occasion Arnaud a écrit un quatrième roman
qui conclut le cycle
La Grande Séparation, c’est celle qui, au terme d'une guerre
sanglante, a mis la planète Mara au ban de la société
galactique et l’a isolée du reste de l'univers. Mara, où
le temps s’écoule cent fois plus vite que partout ailleurs.
Quand commence le premier roman du cycle, Les croisés de Mara,
près de neuf siècles se sont écoulés depuis
la Grande Séparation et une civilisation moyenâgeuse s’est
développée sur Mara. Le progrès et la science sont
tenus pour responsables des grands maux qu’a subis la planète et
les prévôts de la Bienséance veillent au maintien d’un
obscurantisme religieux. Toutefois, une nouvelle religion se développe
autour de Ganeth, personnage mort depuis des siècles qui cherchait
à faire renaître le progrès scientifique. Laur, le
négociateur, rejoint les rangs des Ganethiens lorsque son père
adoptif est condamné au bûcher pour hérésie.
Mais il se rend compte assez vite que les chefs des Ganethiens ne visent
que la prise du pouvoir, et non le bien de tous.
C’est là le point intéressant de ce roman, car loin d’être
manichéen, l’auteur montre le remplacement d’un régime totalitaire
par un autre. L’idéologie ne sert qu’à masquer la soif de
pouvoir.
Par la suite, Laur échoue sur la planète Bi où
il est confronté à une garnison coupée de son autorité,
qui maintient sa cohésion en persécutant un peuple pacifique
et bien plus évolué que ne le croit la soi-disant élite
constituée par les monarques. Après cet épisode, Laur
se retrouve sur Lazaret 3, un astéroïde qui n’est qu’un gigantesque
pénitencier d’où il est impossible de s’échapper.
Enfin, le dernier roman du cycle permet de boucler la boucle en ramenant
le héros sur Mara où un siècle s’est écoulé
depuis la prise du pouvoir par les ganethiens
Ces quatre romans constituent un cycle de bonne SF d'aventure, rempli
de rebondissements et de créatures étranges On y trouve
même des robots très asimoviens. Rien de renversant, mais
d’une lecture facile et agréable, le livre permet de passer un bon
moment. Cependant, derrière cette première apparence se cachent
des thèmes bien plus intéressants qu’il n’y paraît,
comme le montre la très éclairante postface de Roland C.
Wagner qui conclut ce volumineux bouquin. |