Ayerdhal

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Bibliographie de l'auteur



 
Etoiles mourantes
avec Jean-Claude Dunyach [bibliographie]
(1999 - J'ai Lu Millénaires) +++
Etoiles mourantesLes AnimauxVilles sont de gigantesques organismes vivants capables de voyager instantanément ou bon leur semblent. Grâce à eux, les humains ont essaimé partout dans la galaxie et se sont divisés en quatre rameaux.
Il y a les mécanistes, issus d’une culture guerrière, qui vivent dans des armures vivantes. Il y a les originels, qui survivent à leur mort en créant des personae artificielles. Il y a les connectés, qui vivent reliés pratiquement en permanence aux réseaux qui les réunis. Il y a les artéfacteurs, qui vivent en symbiose avec un embiote qui améliore leur capacité physique, la contrepartie étant que le corps des artéfacteurs produit régulièrement des artéfacts.

Les deux auteurs nous présentent longuement chaque rameau dans la première partie du roman, l’un après l’autre avec un luxe de détails impressionnant. On pénètre au cœur de chaque société à travers les personnages qui vont faire partie des retrouvailles entre les 4 rameaux organisés par les AnimauxVilles à l’occasion de la transformation d’une étoile en supernova, ce qui perturbe le « ban » qui permet au AnimauxVille de voyager d’un point à un autre de l’univers.

La deuxième partie du roman est donc la réunion des quatre branches de l’humanité. La, les mécanistes révèle leur duplicité en tentant de prendre l’avantage sur les autres rameaux. Et la, on ne peut s’empêcher d’être un peut déçu, car ces retrouvailles sont assez prévisibles et en deçà de la première partie du roman qui nous laissait espérer bien mieux.

Etoiles Mourantes est tout de même un grand roman, un livre-univers riche et coloré dont le petit défaut est d’avoir une intrigue finalement trop simple.

Balade Choreïale
(1994 - J'ai Lu 3731) +++
Balade ChoreïaleSur la planète Azir vit une population humanoïde à la technologie encore primitive. Lorsque la Fédération terrienne découvre ce monde, elle rencontre pour la première fois une forme de vie extraterrestre avec laquelle il va falloir apprendre à cohabiter.

Le roman commence peu après le premier contact, lorsque les humains ont installé une ambassade et que les relations entre les deux peuples s’approfondissent. La rencontre avec une civilisation moins évoluée pose des problèmes éthiques que la Fédération terrienne semble avoir du mal à résoudre.
Derrière le bon sens commun se cachent des nécessités économiques qui conduisent à l’exploitation de ce monde nouveau. 

Méline Devyr, vice-consul de l’humanité sur Azir, s’efforce de nouer des relations avec les Aziris. Mais le morcellement de l’autorité entre de multiples entités indépendantes (les Chorês) ne facilite pas les choses. Elle trouve cependant une interlocutrice idéale en Nerbrume, chef de la plus importante Chorê du continent, qui a une vision incroyablement lucide de la situation de son peuple face à ceux que les Aziris appellent les Nobles Donneurs. Car Nerbrume a compris que, quoi qu’il advienne, l’arrivée des humains va changer son monde à jamais, et elle va lutter pour qu’ Azir ne soit pas dévorée par l’Ogre qu’est la Fédération terrienne.

Ayerdhal réussit parfaitement à cerner les problèmes que pose son histoire. Il parvient à nous faire comprendre la spécificité d’Azir, notamment à travers les personnages de Garth Long (l’explorateur qui a découvert ce monde et s’oppose à tout changement), et de Thémys le mari de Méline tombé amoureux de la planète par le biais d’un sport local, le Lo-Yendi, sur lequel vont se cristalliser quelques-unes des incompréhensions entre humains et Aziris.

Car le véritable problème que pose ce roman, c’est celui de l’inévitable colonisation d’Azir par une entité bien plus puissante. Comment faire pour qu’Azir garde sa spécificité face à l’avance technologique des humains ? Ayerdhal brosse un tableau parfois un peu caricatural peut-être, mais néanmoins très fort, et il nous livre un roman passionnant, dont l’enjeu n’est rien d’autre que l’avenir de tout un monde.

La bohême et l'ivraie
(1990 - Fleuve Noir) +++
La bohême et l'ivraieLe kinéïrat est un art très complexe mettant en jeu toute la gamme des perceptions humaines. Le spectateur, conditionné par l’amplikine, une substance qui lui permet d’être réceptif à la projection de l’artiste, voit ainsi tous ses sens, ses émotions et même ses pensées manipulés par la projection de l’artiste. Les kinéïres sont presques tous (du moins les plus célèbres et les plus puissants) formés par l’institut kinéïre de Chimë qui a donc un quasi-monopole. 
Or, cet institut refuse à Ylvain, un élève pourtant prometteur, l’autorisation de poursuivre sa formation parce qu’il ne correspond pas à l’éthique des dirigeants de l’institut. Ylvain va galérer de nombreuses années à découvrir et explorer son art par lui-même, mais sans contrainte, avant de devenir un kineïre ‘‘sauvage’’. Il produira des keïns d’une telle qualité et apportera de telles innovations qu’il deviendra un artiste incontournable, et par la même occasion une menace non seulement pour les dirigeants de l’institut mais encore et surtout pour ceux qui les régentent en sous-main.
Car Ylvain n’est pas seulement un artiste à la popularité grandissante. Ses keïns défient le pouvoir de l’Homéocratie, dont les responsables engagent un véritable combat contre Ylvain et ses principaux suiveurs.

La bohême et l’ivraie est le premier roman d’Ayerdhal. Il fut initialement publié en 4 volumes dans la défunte collection Anticipation du Fleuve Noir. Le récit a donc d’inévitables imperfections :  il est parfois un peu trop bavard et souffre d’un peu de flottement vers le milieu. Mais mis à part ces petits défauts, on a affaire à un roman passionnant où se mêlent l’art et la politique, deux disciplines aux relations parfois ambiguës et souvent houleuses. La grande réussite de La bohême et l’ivraie, c’est le kineïr, cet art total dont Ylvain devient un maître. Chacun des Keïns qui ponctuent le récit est un morceau de bravoure, l’auteur réussissant parfaitement à créer toute l’émotion et les sensations éprouvées par les spectateurs dont on manipule les sens. Il ne faut pas non plus oublier des personnages forts et intéressants, Ylvain bien sûr, mais aussi Made, Ely ou la Naïa, les femmes qui l’entourent. Leurs relations complexes où se mêlent l’amour, l’art et l’ambition sont d’ailleurs un autre atout de cet épais et passionnant roman, dont la réédition en un volume est amplement méritée.

Cybione
(1992 - J'ai Lu 5464)
Cybione[critique à venir]


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