Un
an après Escales sur l’horizon, Jean-Claude Dunyach reprend le flambeau,
après Serge Lehman, pour cette anthologie de SF francophone qui
comporte 12 textes, assez long pour la plupart.
Le menu est copieux et le point commun de tous ses récits semble
être l’imagination, l’évasion, le space opéra, parfois
au détriment d’une véritable intrigue.
« Fin de transmission » de Fabrice Colin est un récit
sombre, désespéré, les dernières heures d’un
groupe de rebelle, qui se savent condamner par un bombardement et dont
le seul espoir de survie réside dans un extraterrestre pour le moins
étrange.
Avec « La nuit des grenouilles », Sylvie Denis nous
emmène dans un space opéra échevelé et divertissant
à souhait ou l’on croise des marsupiaux mercenaires, des grenouilles
peu sympathique poursuivis par des assassins etc..
« L’arche de tous les temps » de Jean-Louis Trudel
nous entraîne aux limites du temps et de l’espace dans une intrigue
classique mais efficace, à condition de se faire au style précis
et aux descriptions scientifiques qui rendent le texte bien froid.
« La mécanique des profondeurs » de Thomas
Day raconte la vie d’une mercenaire mutante, dans un monde en plein changement.
Un récit plein de surprise, mais dont la fin peut déconcerter.
« L’île au bord du monde » de Francis Valéry
est un space opéra joyeux ou sur une planète isolée,
sur la frontière d’influence de deux grandes puissances galactiques
dont les relations sont très tendues, s’organise en dépit
de la paranoïa des autorités le sauvetage d’un prétendu
‘‘ennemi’’. Encore un récit plaisant, sans véritable surprise.
« La mer des Sargasses » de David Calvo est encore
une loufoquerie dont l’auteur est coutumier. On s’embarque sur la lune
en compagnie d’un Frank Sinatra défiguré.
« Les points de vues d’Europe » de Marie-Pierre Najman
est un excellent texte sur les relations entre l’art et sa perception ou
un créateur de paysage découvre un paysage dont il se convainc
qu’il n’est pas l’œuvre du hasard, ni d’aucun être humain.
« Les clans du Delta » de Claire et Robert Belmas
est un récit d’aventure bien mené ou des mutants, résultats
d’expériences menées par un savant fou sont persécuté
parce qu’il ont eu connaissance bien malgré eux d’un secret calamiteux.
« T’ien Keou » de Laurent Genefort est l’un des grands
textes de cette anthologie. Dans un astéroïde transformé
en vaisseaux spatial, vie une communauté japonaise dans laquelle
un jeune ambitieux essaie de se trouver une place de choix. Un récit
plein d’imagination et de surprises.
« Soldat de Sucre » de Yves Meynard est le texte
le plus long de cette anthologie. C’est aussi, et de loin le meilleurs.
Une histoire formidable d’invention et de poésie ou des jouets fait
de sucre ou de plastique se livre une guerre sans merci au nom des deux
‘‘enfants’’ qui les commandent. Un texte à lire et à relire.
Dans « Imago » de Joëlle Wintrebert, les humains
tentent de contacter une race d’insecte sur une planète lointaine.
Mais ça ne se passe pas comme prévu, et le résultat
est plutôt réjouissant.
Et enfin pour conclure « Frères de larmes »
de Johan Heliot, un texte bien trop confus pour que l’on y prenne plaisir
tant l’on a du mal à saisir les tenants et les aboutissants de son
histoire pourtant intéressante.
Au final, cette anthologie contient des textes très variés,
pleins d’imagination, dont l’ensemble est très correct, mais sans
plus, à quelques exception près. A lire tout de même. |