Malgré son air de déjà vu, ce roman de fantasy très classique sort du lot par le plaisir que l’on prend a suivre les personnages dans une intrigue vaste et complexe qui s’étale sur de nombreuses années. Le peuple Tsuranis qui envahi Le royaume est issus d’une culture inspiré du japon médiéval ce qui apporte une petite touche d’originalité au roman, notamment dans le deuxième volume, Le Mage qui se déroule sur les deux mondes.

Ces deux romans forme le début d’une vaste saga de fantasy, mais il se suffise néanmoins à eux-mêmes.

Raymond Feist reprend ses chroniques de Krondor peu après la fin des deux premiers volumes qui formaient déjà une histoire complète. Il a réussi dans ce troisième volet à relancer l'histoire, grâce à une intrigue reprenant habilement quelques éléments restés inexpliqués, et en réutilisant tout aussi astucieusement la plupart des personnages. L'histoire est un peu plus classique, notamment parce que le monde si original de Kelewan est peu présent dans ce volume et qu'une bonne partie du roman raconte la quête de quelques-uns des principaux personnages pour trouver le Silverthorn. L'histoire est un peut longue à démarrer, avant de s'emballer un peu sur la fin, qui appelle une suite, même si le roman se suffit à lui-même. Mais le talent de conteur de l'auteur emporte le morceau et fait de Silverthorn un roman fort agréable. 

L’un des talents de Raymond E. Feist dans les précédents volumes était de créer des personnages attachants et vivants. Ici, il ne semble guère s’intéresser à eux et les protagonistes de l’histoire sont désormais si nombreux que bien souvent on ne connaît d’eux que leur nom et leur titre. Le seul personnage un tant soit peu intéressant du roman est Guy du Bas-Tyra, qui revient après avoir été banni du royaume dans les précédents volumes. C’est l’occasion de mieux comprendre ses motivations, mais là encore, on ne s’attarde guère sur l’homme pour s’attacher plutôt a ses compétences de général. Il ne reste donc à se mettre sous la dent que d’impressionnantes scènes de batailles qui nous laissent pourtant bien indifférents malgré les enjeux. 
Le magicien Pug et son ami Tomas devenu un puissant valheru possèdent des pouvoirs tellement immenses par rapport au commun des mortels que l’auteur s’en débarrasse en les envoyant commodément parcourir les univers à la recherche du mystérieux magicien Macros.

Malgré tous ces points négatifs, le roman reste relativement digestible si l’on est amateur de ce genre de récit, mais ne se distingue guère de la masse des productions alimentaires de la fantasy qui alignent de l’aventure au kilomètre. On sait d’après les précédents volumes que Raymond Feist est capable de beaucoup mieux que ce Ténèbres sur Sethanon poussif et sans imagination.