Une
porte sur l'éther
(2000 - Fleuve Noir) +++ |
Le
système de Paron comprend deux planètes de même orbite,
Dunaskite et Favor, entre lesquelles se trouve l’Axis, un long cylindre
de 126000 km de long pour 815 km de large. Cet étonnant ouvrage
créé par les mystérieux Vangk permet non seulement
de relier les deux mondes, mais il est également le siège
d’un écosystème aussi complexe que fragile dont la plus surprenante
manifestation est l’ambrozia, un végétal qui est la principale
source de richesse des deux planètes. La variété mâle
de l’ambrozia se trouve exclusivement sur Dunaskite et tous les quatre
ans, ses plantes libèrent leur pollen qui va traverser l’Axis durant
six mois avant d’atteindre la planète voisine où poussent
les variétés femelles. Pourtant, au lieu d’être unis
autour des intérêts communs liés à l’exploitation
de l’ambrozia, les habitants des deux planètes-sœurs se haïssent
et chacun accuse le voisin d’empiéter sur sa part de la récolte.
Chaque planète cherche également à contrôler
l’Axis ou vit une population qui a, elle aussi, ses propres ambitions.
C’est dans ce contexte épineux qu’arrive Jarid Moray, un négociateur
indépendant que l’on a déjà rencontré dans
Dans
la gueule du dragon. Celui-ci va essayer de résoudre la
crise qui couve en utilisant les arguments de la raison.
Comme à son habitude, Laurent Genefort a concocté un univers unique et fascinant, extraordinairement complexe, mais qu’il réussit à rendre crédible. Les deux planètes reliées par l’Axis forment un grand spectacle en cinémascope digne des meilleurs créateurs d’univers, que l’auteur nous fait visiter sous toutes les coutures. Mais l’intrigue n’en a pas pour autant été sacrifiée. Au contraire, la situation que découvre Jarid Moray est à l’image du système de Paron : d’une extrême complexité. Les antagonismes des multiples factions menacent l’équilibre écologique fragile de l’Axis et lorsque le négociateur arrive, il est peut-être déjà trop tard pour empêcher l’explosion de violence. Pourtant avec sa simple conviction et un entêtement sans faille, Jarid essaye envers et contre tous de préserver ce monde de la folie humaine. Jarid Moray est d’ailleurs l’un des personnages les plus intéressants que Laurent Genefort ait créés. Hanté par un passé douloureux, il trouve sa rédemption dans son travail et justifie la distance qu’il garde vis-à-vis des autres par la nécessité de conserver une impartialité sans faille. Laurent Genefort s’affirme à chaque nouveau roman comme un créateur d’univers incomparable et il parvient ici à gommer en partie son principal défaut : la faiblesse de ses personnages, souvent trop peu développés. Il mène de main de maître une intrigue sans faille qui progresse crescendo jusqu'à sa résolution. Une porte sur l’éther est tout simplement l’un des meilleurs romans de son auteur. |
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