Colin Greenland

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Les chemins de l'espace
(Harm's Way - 1993 - J'ai Lu Millénaires) +
Les chemins de l'espacePassons sur le titre français de ce roman, d’une platitude déconcertante, ainsi que sur une couverture tellement insignifiante qu’on pourrait la qualifier d’invisible. Intéressons-nous au contenu plutôt qu’au contenant.
Les chemins de l’espace raconte l’histoire de Sophie Farthing, qui a vécu toute sa vie en compagnie de son père sur Port de Haut, un port spatial en orbite au-dessus de la Terre. Alors qu’elle a quinze ans, Sophie fait une étrange rencontre avec un personnage qui reconnaît la bague qu’elle porte, seul souvenir de sa mère disparue. Elle comprend alors que son père ne lui a pas dit la vérité sur ses origines et elle n’aura de cesse qu’elle n’ait appris qui était sa mère. Sophie quitte donc Port de Haut pour la première fois de sa vie et s’embarque avec toute sa candeur et sa naïveté dans une longue quête qui la conduit dans tous les coins du système solaire.

Le plus souvent, c'est l'héroïne qui raconte son histoire. Et elle passe beaucoup de temps en descriptions de lieux, de personnages et de force détails souvent futiles. Cela permet de donner corps à un monde assez insolite, transposition de l’Angleterre Victorienne dans un cadre de space opera. Cet univers est celui d’un XIXe siècle un peu bizarre où les navires voguent de planète en planète sur les courants de l’éther et où l’on croise quelques extraterrestres. Mais ce décor baroque qui aurait pu être original reste une toile de fond sans véritable intérêt : il ne sert jamais de moteur à une intrigue qui aurait tout aussi bien pu se dérouler au ‘‘vrai’’ XIXe siècle sans que rien ne change vraiment.
C’est là le principal problème : l’intrigue est bien trop mince et suit des chemins cent fois balisés. Le résultat de la quête de l’héroïne ne laisse guère de place au suspense, et dès le milieu du roman il n’y a même plus le moindre doute sur l’identité de ses parents. Dès lors, la suite de l’histoire se déroule sans grand intérêt, le récit ne réservant pas la plus petite surprise jusqu'à son inévitable et attendue conclusion.

Reste un univers baroque décrit avec un vocabulaire particulièrement riche. Cela justifie-t-il un volume de 400 pages ? A la fin de son histoire, l’héroïne nous dit (page 385) « Cher Lecteur, je pense que vous avez fait preuve d'une immense patience pendant tout ce temps, et cela a été très long, surchargé de petites complications, de digressions et d'infinis détails de choses ordinaires qui n'ont dû présenter aucun intérêt pour vous ». Voilà qui résume très bien la situation.


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