Brian Herbert
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La Maison des Atréides (Avant Dune 1)
avec Kevin J. Anderson
(Dune House Atreides - 1999 - Robert Laffont Ailleurs & Demain) +
La Maison des AtréidesAvec La Maison des Atréides, le fils de Frank Herbert, associé pour l’occasion avec Kevin J. Anderson, retrouve l’univers de l’un des chef-d’œuvres de la science-fiction, Dune. La présence de Kevin J. Anderson, auteur familier des univers franchisés de Star Wars ou X-Files n’est pas faite pour rassurer le fan du cycle de Frank Herbert, surtout s’il a déjà été échaudé par d’autres entreprises du même genre visant à prolonger l’œuvre célèbre d’un auteur disparu. Mais ce fan encore ébloui par les souvenirs de ses lectures ne peut pas toujours refréner l’appétit réveillé par cet appât opportuniste, et espère contre toute attente y retrouver des fragments du plaisir initial. Voyons ce qu’il en est :

La Maison des Atréides se déroule une trentaine d’années avant Dune. Le Baron Vladimir Harkonnen vient de remplacer son demi-frère au poste de gouverneur d’Arrakis et entend bien tirer le maximum de profit de l’exploitation de l’épice. L’empereur Elrood IX nomme Pardot Kynes planétologiste impérial chargé de comprendre le fonctionnement d’Arrakis. Le jeune Leto Atréides est envoyé par son père sur la planète Ix afin de parfaire son éducation… Le lecteur familier de l’œuvre de Franck Herbert se retrouve instantanément plongé dans l’univers si familier de Dune. Tout y est : la planète des sables avec ses Fremens et ses vers géants, les complexes alliances et les jeux de pouvoir auxquels se livrent les grandes familles, l’empereur, le Lansraad, la CHOM, la Guilde Spatiale, les rivalités entre Harkonnen et Atréides, la planète Ix, le Bene Tleilax et ses mystérieux danseurs-visages, le Bene Gesserit et ses programmes génétiques, le jeune Duncan Idaho (et que serait un roman du cycle de Dune sans Duncan Idaho !)… Bref,  c’est avec une certaine délectation que l’on retrouve tout cela.

Mais bientôt, on comprend que si les auteurs saupoudrent leur récit de tous les termes inventés par Frank Herbert (histoire de rappeler que l’on est bien dans l’univers de Dune), cela tourne vite au procédé artificiel. Les deux auteurs ne semblent avoir retenu de l’univers de Dune que son exotisme et son vocabulaire, sans se préoccuper de sa substance. Ils réutilisent les éléments de l’univers de Frank Herbert pour en faire autant de lieux communs et de clichés. Ainsi le roman nous offre une redite de certaines séquences qui faisaient de Dune un livre magique. Il débute par le survol d’une exploitation d’épice par le baron Harkonnen qui découvre Arrakis. On a également droit à l’empoisonnement d’un personnage important, à une petite ballade à dos de ver dans le désert pour Pardot Kynes et à bien d’autres séquences qui ne sont qu’un décalque de celles de Dune…

Les auteurs n’apportent rien de nouveau, se concentrant sur l’action plutôt que sur le fond de l’histoire. Ils ne font que réutiliser un décor qui a fait ses preuves. Pire, ils le dénaturent en réduisant un univers d’une richesse et d’une profondeur exceptionnelles à un space opéra sans grande originalité. Quand on sait le soin accordé à l’écologie de Dune par Frank Herbert, on ne peut que frémir devant le parcours affligeant de platitude de Pardot Kynes, dont le travail de planétologiste est à peine évoqué. Le personnage devenant rapidement un prophète aux yeux des Fremens, son destin rappelle bien trop celui de Paul Muad’Dib.

Le roman est certes suffisamment riche et habile pour que le lecteur passe un moment agréable. Pris isolément, c’est un roman sympathique et sans prétention, sitôt lu, sitôt oublié. De la SF pop-corn, en quelque sorte. Mais le problème est qu’il s’inscrit dans un cycle qui est devenu un monument de la SF, et qu’il fait tout simplement bien pâle figure à côté de l’œuvre de Frank Herbert, car les deux auteurs réunis pour écrire cette suite ne lui arrivent pas à la cheville. Bref, La lecture de La Maison des Atréides confirme une fois de plus que ce genre d’entreprise ne mène nulle part et conduit à ressasser éternellement la même chose. Mieux vaut lire et relire Dune que d’entrer dans cette Maison des Atréides…

La Maison Harkonnen (Avant Dune 2)
avec Kevin J. Anderson
(Dune House Harkonnen - 2000 - Robert Laffont Ailleurs & Demain) 
La Maison Harkonnen[critique à venir]


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