Ça
commence comme un space opéra des plus classiques : Un richissime
client, Oligarche régnant sur la population d’un astéroïde,
engage un contrebandier pour emmener son jeune fils dans une chasse hautement
illégale aux oiseaux de lumière, ces étranges créatures
presque entièrement constituées de lumière, qui depuis
quelques années traversent le système solaire, et dont on
ne sait quasiment rien. Mais, ce qui s’annonçait comme une affaire
simple et lucrative tourne assez vite au fiasco pour Oap Täo, le contrebandier,
qui se retrouve pris en flagrant délit et emprisonné.
C’est alors qu’intervient l’une de ses anciennes connaissances, Frieda
Koulouris, journaliste fondatrice d’un groupe de presse important et secrètement
amoureuse d’Oap Täo. Celle-ci paye la caution de l’aventurier et facilite
son évasion, avant de l’engager pour une nouvelle chasse aux oiseaux
de lumière. Mais cette fois-ci, c’est une chasse à la connaissance,
dont le but est de découvrir la nature de ces fascinantes créatures.
A partir de là, le roman dévie peu à peu et nous entraîne
dans une direction que rien ne laissait entrevoir au départ. Oap
Täo, qui semblait être le héros au début du récit,
cède peu à peu la place à Frieda et à Hu-Reï,
une mystérieuse et singulière journaliste qui vient s’immiscer
dans l’aventure et qui va chambouler les certitudes de ses deux compagnons.
Leurs pérégrinations les conduisent à travers la galaxie,
à la rencontre de bien étranges extraterrestres et à
la découverte de l’origine des oiseaux de lumière. Et ce
qui commençait comme un space opéra d’aventure se clôt
sur une fin étonnamment poétique.
Si Les oiseaux de lumière est un roman plaisant, il a
néanmoins quelques défauts : Au début du roman, Oap
Täo fait rapidement figure de fugitif, mais la chasse à l’homme
vers laquelle semble s’orienter de prime abord le récit se trouve
finalement reléguée au rang d’anecdote hâtivement conclue.
De même, Oap Täo devient étrangement falot dans la deuxième
partie du roman, s’effaçant au profit des deux femmes qui l’accompagnent,
ce qui peut paraître surprenant de la part d’un vieux baroudeur de
l’espace. Même si l’évolution est progressive, il y a un déséquilibre
entre le début du roman et sa fin, le virage qui s’opère
dans les objectifs du récit n’étant pas totalement réussi.
Le style de l’auteur est alerte et familier, mais peut-être parfois
un peu trop contemporain dans les dialogues, alors que l’histoire est censée
se dérouler en 2432.
Malgré ces petites faiblesses, Les oiseaux de lumière
reste cependant un bon roman d’une lecture agréable. Un roman qui,
à défaut d’être inoubliable, donne l’envie d’en savoir
plus sur l’univers de ces Chroniques des Nouveaux Mondes. |