Pasquale,
un jeune peintre, élève de Maître Rosso, mène
une petite vie tranquille, régit par son travail, et l’admiration
qu’il porte aux Grands Maîtres de la confrérie des artistes
de Florence que sont Michel-Ange ou Raphaël. Son rêve secret
étant de peindre un ange comme personne ne l’a jamais fait. Au cours
de la cérémonie de le Saint-Luc, Pasquale est le témoin
d’un altercation entre Raphaël et Salai, un proche du Grand Ingénieur
(Léonard de Vinci). Le soir même, il fait la connaissance
de Machiavel, journaliste à la gazette pour lequel il fait un dessin
de ce qu’il a vu l’après-midi et avec qui il se lie d’amitié.
Mais alors que Pasquale termine son dessin, quelqu’un annonce qu’un meurtre
vient d’être commis au Palazzo Taddei. Il s’avère que le cadavre
est celui de Romano, l’assistant de Raphaël. Pasquale est alors entraîné
par Machiavel dans une enquête qui s’avère bien compliquée.
Perdu au milieu de machinations et de complots qui le dépassent,
Pasquale se retrouve ballotté, bien malgré lui d’un bord
à l’autre. Tout ces repères volant en éclats. Il finira
cependant par reprendre l’initiative.
Ce roman touffu et complexe retrace bien l’atmosphère de ce XVI
siècle uchronique, notamment par les descriptions des techniques
de travail de Pasquale. Un univers ou les artistes perdent peut à
peu de leur influence au profit des artificiers, ou la technologie supplante
peu à peu l’art, ou les conditions de vie changent, et donc ou le
pouvoir change de mains. Malgré toutes ses qualités, notamment
l’ampleur du sujet, on ressent une impression de distance à la lecture
de ce roman, et l’on se retrouve un peu perdu par la complexité
de l’intrigue quand Pasquale se retrouve ballotté d’un camps à
l’autre. Tout ça manque un peu d’émotion et ressemble trop
à une mécanique bien huilée. On aurait aimé
mieux connaître d’autres personnages et leur motivations, être
plus impliqué dans l’histoire, plutôt que d’être aussi
perdu que Pasquale. Tout ça empêche la lecture de ce roman
intéressant d’être vraiment passionnante.
Ce roman est le premier de Paul J. McAuley à être traduit
en français, deux autres doivent paraître prochainement chez
J’ai Lu : Four hundred billion stars (1988) et Fairyland
(1995) |