Dans
un univers cyberpunk hyper-technologique, Gillian Retz est un milliardaire
puissant contrôlant le faisceau. Il utilise ses pouvoirs afin d’entretenir
clandestinement un réseau lucratif qui produit des enregistrements
mettant en scène des séquences de tortures sexuelles particulièrement
horribles. Grâce aux nanotechnologies, il est possible d’enregistrer
toutes les sensations de la victime et de les restituer de manière
très réaliste. Thanatos raconte l’histoire d’amour
entre Tristan, un jeune garçon dont les parents s’opposent aux activités
louches du faisceau, et Dyl, qui travaille pour le réseau d’information
WTVX et tombe sous la coupe de Gillian Retz.
Ce qui frappe d’emblée le lecteur dans ce premier roman de Yann
Minh, c’est la violence du récit ; Baignant dans une ambiance de
sadomasochisme, certaines scènes de tortures sexuelles, particulièrement
au début du roman, sont décrites avec un luxe de détails
que certains jugeront sans doute complaisant, ainsi que les relations souvent
ambiguës entre bourreau et victime. Pourtant la violence fait ici
partie intégrante du récit et il serait injuste de limiter
l’appréciation du roman à ces excès. Car Thanatos
est un vrai roman qui développe un univers complexe assez unique
en son genre. Du monde technologique et cyperpunk du début, on évolue
peu à peu vers un univers plus proche de la fantasy que de la SF,
avec l’accès à des mondes parallèles. Thanatos
permet de découvrir un auteur dont la voix est singulièrement
originale dans la SF francophone. On ne s’en plaindra pas, bien au contraire. |