Etrange
petit roman que ce Fœtus-Party qui plonge le lecteur dans un univers
surpeuplé, quelque part entre 1984 et Soleil vert. Le Saint Office
Dirigeant y édicte les lois, prétendues humanitaires, auxquelles
nul n’échappe. Pour nourrir les populations, on recycle les morts
et on fabrique des aliments avec des insectes. Pour avoir le droit de naître,
les futurs nouveau-nés sont interrogés lors du cinquième
mois de grossesse pour que l’on détermine s’ils ont le désir
de vivre dans cette société.
Bref, c’est un futur lointain mais peu reluisant que nous décrit
Pierre Pelot. Le récit est éclaté entre plusieurs
personnages : un dealer qui œuvre en dehors du système, de futurs
parents dont c’est la troisième et dernière chance de voir
naître leur enfant, le candidat d’un jeu cruel, et enfin un amnésique
à qui l’on fait visiter ce monde dans toute son horreur. Ce dernier
récit, qui est le plus important, n’est hélas pas le plus
réussi. La description de la société est en effet
un peu trop didactique et il est difficile de s’identifier à ce
personnage sans identité ni volonté. Les affres des futurs
parents en détresse, ou la terreur du candidat à qui le sort
a attribué le mauvais rôle sont bien plus percutants.
Mais l’auteur accorde assez peu d’importance à ses personnages,
se concentrant sur la description des horreurs d’un système absurde
où le meilleur service qu’un humain puisse rendre, c’est de mourir
pour le bien de tous. La fin qui relie habilement tous les fils permet
néanmoins de clore ce petit roman sur une bonne impression. |