Neal Stephenson

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Le samouraï virtuel
(Snow Crash - 1992 - Livre de Poche 7221) ++
Le samouraï virtuelLe samouraï virtuel débute par la livraison d’une pizza. Rien que de très banal a priori. Mais la pizza en question doit être livrée impérativement dans les 30 minutes suivant la commande et le moindre retard risque de créer des ennuis invraisemblables au livreur fautif. L’entreprise de livraison de pizzas est gérée par la mafia dont les représentants se baladent avec des blousons portant l’inscription MAFIA en gros dans le dos. Hiro Protagoniste est un bien étrange livreur de pizza, c’est également un hacker indépendant et le meilleur sabreur du monde virtuel dont il est l’un des pionniers. Il se ballade d’ailleurs constamment avec deux sabres de samouraï à la ceinture. Sa dernière livraison se passe mal, son camion finissant dans une piscine, mais Y.T. une jeune kourière qui se déplace sur une planche à roulettes ultra perfectionnée, lui sauve la mise en livrant la pizza dans les temps.

Dès la première scène du roman, Neal Stephenson nous étonne en transformant la livraison d’une pizza en une course-poursuite étonnante, drôle et follement inventive. Il en profite pour nous plonger dans un futur proche riche d’inventions et de détails absolument sidérants : des planches à roulettes semi-intelligentes, des chiens de garde cybernétiques qui se déplacent plus vite que le son, des banlieues-états minuscules avec leurs propres lois différentes de celles du quartier voisin, un univers virtuel très crédible etc… pas de doute, l’auteur a de l’imagination.

Là où les choses se gâtent, c’est du côté de l’intrigue. Elle tourne autour de l’apparition d’un mystérieux virus qui semble affecter à la fois le monde virtuel et le monde réel. Neal Stephenson se lance alors dans des explications complexes, digressions fastidieuses qui rompent complètement le rythme du récit. Le roman fait ainsi alterner des passages extrêmement réjouissants et d’autres particulièrement ennuyeux ou l’auteur semble recopier une encyclopédie. On passe sans coup férir d’un long et soporifique cours sur la civilisation sumérienne à une hilarante note des services fédéraux sur l’utilisation du papier toilette.
Enfin, un dernier reproche : la fin expéditive laisse un goût d’inachevé à ce roman pourtant très imaginatif, mais trop confus et dispersé pour être vraiment convaincant.


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