Guy Thuillier

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Le dixième cercle
(1999 - J'ai Lu 4986) ++
Le dixième cerclePour son premier roman, Guy Thuillier nous projette un siècle en avant, en 2099, dans un futur qui ressemble furieusement à notre présent : les campagnes sont désertées au profit des villes, où la pollution est telle que la météo indique si l’air est respirable ou si l’on doit porter un masque de protection. 
Mais, ce qui intéresse le plus l’auteur, c’est le cyberespace, décrit avec un luxe de détails incroyable de réalisme. Il est à la fois au cœur du roman et au cœur de cette société future. C’est dans les mondes virtuels qu’ont lieu une grande partie des relations sociales, c’est là que se jouent les batailles politiques (ah, le déroulement des élections présidentielles en direct live !).

Le cyberespace est divisé en neuf niveaux ou cercles, selon la vocation des univers virtuels : loisirs, éducation, commerce… Le neuvième cercle est réservé aux simulations d’univers ultra-réalistes, qui vont jusqu'à induire la douleur. Arthur, le héros du roman, est un personnage ordinaire plutôt falot, il a une bonne situation de chercheur en cybernétique et n’entretient guère de relations sociales. Il mène une petite vie paisible et passe énormément de temps connecté à son ‘tapivol’, jusqu’à ce qu’il goûte pour la première fois aux plaisirs du neuvième cercle dans une reconstitution particulièrement réaliste des croisades. Grisé par la violence et les sensations nouvelles, il passe de plus en plus de temps connecté, délaissant sa vie ‘réelle’. Tout change à nouveau le jour ou il se retrouve dans un univers mystérieux qui abolit les frontières du temps et où il vit toute une vie virtuelle en quelques heures.

Arthur est alors de plus en plus perdu, confondant l’univers virtuel et la réalité. Réalité qui lui joue d’ailleurs des tours bizarres lorsque le nombre de tiroirs de sa commode augmente ou lorsqu’il a l’impression de revivre des événements. Arthur (et le lecteur avec lui) se met alors à douter de tout ce qui l’entoure. C’est là le point faible du roman, jusqu’ici parfaitement réussi. La dernière partie est un peu décevante, se perdant un peu trop dans les jeux de miroirs pour se terminer d’une manière qui se veut surprenante, mais qui est trop artificielle pour être convaincante.
Pour un premier roman, il s’agit là cependant d’un essai plus que concluant.


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