Après
sa gigantesque trilogie martienne (Mars la rouge, Mars la verte et Mars
la bleue ; tous les 3 au presses de la cité), Kim Stanley Robinson
nous emmène à la découverte de l’Antarctique. Dans
un futur proche, alors que la reconduction du traité de l’Antarctique
est empêché par certain lobbies souhaitant exploiter les richesses
de ce continent encore vierge, alors que les réserves mondiales
d’énergies s’épuisent. Déjà, certains pays
procèdent à des forages exploratoires. Des groupes de riches
touristes en quêtes d’aventure viennent en Antarctique dans des reconstitutions
des expéditions des premiers explorateurs du pôle sud. Mais
des écologistes radicaux se lancent dans des actions brutales pour
préserver le statut de l’Antarctique. Bref, le monde tourne désormais
son regard vers ce continent resté jusqu’ici vide de toute humanité
ou presque.
Kim Stanley Robinson décrit à travers l’histoire de nombreux
personnages la vie dans l’Antarctique avec un luxe de détails incroyables.
De la vie quotidienne des habitants de McMurdo à l’histoire des
premiers explorateurs, en passant par des descriptions de paysages presque
extraterrestres et l’histoire géologique du continent à travers
les travaux des savants. Tout y passe, parfaitement intégré
dans l’histoire. L’auteur réussi parfaitement à nous faire
ressentir la magie unique de ce lieu unique. Du représentant d’un
sénateur venu enquêter sur la situation, au simple auxiliaire
technique insignifiant en passant par la guide de montagne qui accompagne
les aventuriers du dimanche dans leur expéditions, tous ses personnages
sont transformés par l’Antarctique et le destin du continent qui
se joue dans le roman, et qui finalement préfigure l’avenir de la
Terre, car il s’agit bien de ça en fin de compte, comment doit évoluer
une Terre surpeuplée et dont les ressources sont exsangues. Comme
le dit un personnage du roman : ce qui est vrai en Antarctique est vrai
partout ailleurs.
Un grand roman passionnant, jamais pesant comme l’était peut-être
parfois sa trilogie martienne avec laquelle se roman a quand même
beaucoup de points communs . Celui-ci est encore plus réussi, envoûtant
de bout en bout, et on a du mal à se détacher de ces immenses
étendues glacées une fois le roman fini. |