Légendes
(Legends - 1998 - Editions 84) +++ [Locus 1999] |
Robert
Silverberg a réuni dans cette volumineuse anthologie, onze auteurs
de fantasy qu’il a invité à écrire une histoire s’inscrivant
dans l’univers de leurs séries la plus célèbre.
C’est Stephen King qui ouvre le bal avec « Les petites sœurs d’Elurie », une nouvelle mettant en scène Roland, le pistolero en quête de la Tour Sombre. Roland se retrouve blessé et prisonnier des petites sœurs d’Elurie qui ne lui veulent pas que du bien… Cette nouvelle n’est hélas pas très enthousiasmante et sans surprise, une déception. Heureusement, le texte suivant, « La mer et les petits poissons » signé Terry Pratchett est un petit bijou d’humour. Une véritable petite perle mettant en scène l’un des personnage des annales du Disque-Monde : Mémé Ciredutemps. « Dette posthume » de Terry Goodkind voie une jeune fille venir demander de l’aide au maître sorcier des Midlands alors que le royaume est en guerre. Le récit traîne un peu en longueur, mais réserve néanmoins quelques bonnes surprises. « L’homme-au-grand-sourire » de Orson Scott Card voit Alvin le faiseur et Arthur Stuart rencontrer Davy Crockett et un meunier indélicat. On retrouve avec plaisir le charme qui se dégage des aventures d’Alvin, mais il y manque tout de même un petit quelques chose. « Le septième sanctuaire » de Robert Silverberg est une superbe nouvelle ou l’on retrouve Valentin devenu Pontife enquêter sur un meurtre mystérieux lié à la communauté des Métamorphes. « Libellule » de Ursula K. Le Guin est le récit surprenant d’une jeune fille bravant les conventions se déroulant dans l’univers de Terremer. « L’homme en flamme » de Tad Williams raconte une histoire édifiante par l’entremise de la vie d’une fille de Roi se déroulant dans l’univers de l’arcane des épées. « Le chevalier Errant » de George RR Martin est l’un des must de l’anthologie, superbe récit épique d’un jeune chevalier qui se rend à son premier tournoi après la mort de son mentor et qui découvre un monde plus complexe qu’il ne le croyait. Avec « Messagère de Pern » d’Anne McCaffrey, on se replonge avec plaisir dans l’univers de Pern et ses personnages toujours attachant, mais l’histoire est bien prévisible et n’apporte aucune surprise. Robert Jordan conclu le volume avec « Renouveau », un long récit complexe ou l’on se perd un peu dans la profusion de lieu et de personnages. Ce récit se déroule avant le premier volume de la Roue du temps. Au final, une excellente anthologie qui permet de retrouver ou de découvrir quelques un des grands cycles de la Fantasy, mais malgré tout, la plupart des récits ne sont pas tout à fait à la hauteur de ce que peuvent produire leurs auteurs. |
Horizons
lointains
(Far Horizons - 1999 - J'ai Lu Millénaires) ++ [Locus 2000] |
Robert
Silverberg a demandé à des auteurs de science-fiction d’écrire
une nouvelle se situant dans l’univers de leurs cycles les plus célèbres,
comme il l’avait fait un an plus tôt avec des auteurs de fantasy
pour son anthologie Légendes. Le résultat est un épais
volume contenant onze textes d’un bon niveau général. Toutefois,
au vu du sommaire prestigieux de cette anthologie, le résultat est
un peu décevant. Certaines nouvelles, si elles se laissent lire
agréablement, n’apportent rien de vraiment neuf à l’univers
de leur auteur. C’est le cas pour Une guerre à part de Joe
Haldeman qui revient sur le parcours de Marigay Potter lorsqu’elle est
séparée de William Mandalay dans La guerre éternelle.
Ou encore avec Le conseiller financier où Orson Scott Card
nous raconte la rencontre entre Ender le xénocide et Jane, l’intelligence
née au cœur du réseau d’information. De même, Le
vaisseau qui rentrait à sa base d’Anne McCaffrey est une histoire
un brin longuette et sans véritables enjeux. Frederik Pohl quant
à lui revient dans l’univers de La Grande Porte avec L’enfant
éternel et parvient à nous raconter une belle histoire
dont la toile de fond reprend tous les événements importants
racontés dans les précédents romans du cycle. Gregory
Benford complète son cycle du centre galactique avec Une soif
d’infini, long récit de hard-science sur fond de guerre entre
humains et Mecas, dont les froides descriptions amoindrissent l’impact
des décors grandioses, et qui reste assez hermétique pour
qui ne connaît pas le cycle. C’est également le cas pour Le
chemin de tous les fantômes de Greg Bear, autre long récit
assez ardu qui se déroule dans l’univers de La voie. Avec
La
tentation, David Brin raconte ce qu’il advient des dauphins renégats
qui ont fui le Streaker sur Jijo et complète ainsi un point laissé
de côté dans Rédemption.
Quelques nouvelles réussissent toutefois à sortir du lot. C’est le cas pour Old Music et les femmes esclaves de Ursula Le Guin, longue nouvelle située dans l’univers des Ekumens. Un membre de l’ambassade de l’Ekumen est pris en otage et se retrouve prisonnier à la fin d’une guerre opposant d’anciens esclaves et leurs anciens maîtres. L’autrice s’attache à nous décrire la vie des petites gens, ceux qui sont les victimes de la guerre quel que soit le camp victorieux, ceux dont le sort n’intéresse personne. Une longue nouvelle, au rythme un peu lent, mais magnifique et bouleversante. Avec A la rencontre du dragon, Robert Silverberg poursuit le
cycle uchronique de Roma Eterna constitué de plusieurs nouvelles
dont une seule a été traduite en français à
ce jour. (Légendes de la forêt Veniane dans le recueil
Le
nez de Cléopâtre.) Dans ce cycle de nouvelles, Silverberg
imagine un monde où l’Empire romain aurait perduré jusqu'à
nos jours. Ici, il s’attache à décrire la décadence
de son Empire, symbolisée par l’incompétence des empereurs
qui se succèdent. Un historien poursuit tant bien que mal un travail
d’étude sur Trajan XVII, l’un des plus grands empereurs de la longue
histoire de l’Empire. En même temps, ses talents d’architecte sont
mis à contribution par Demetrius, le fils de l’empereur actuel,
qui élabore des projets aussi grandioses que grotesques. Entre ces
deux empereurs, il ne semble pas y avoir de point commun, et pourtant la
folie de Demetrius n’est peut-être pas si éloignée
de celle de Trajan XVII. L’historien découvre que lorsqu’on fouille
dans le passé, on s’expose à découvrir des choses
peu reluisantes.
Dan Simmons, lui, revient avec Les orphelins de l’Hélice
à son grand cycle d’Hypérion.
Enfin Méfiez-vous du chien qui dort… permet de découvrir
l’univers des insomniaques de Nancy Kress. Les insomniaques sont des humains
génétiquement modifiés pour ne jamais dormir. L’un
des effets secondaires de cette modification, découvert a posteriori,
est que les tissus des insomniaques se régénèrent,
les rendant ainsi éternels. Dans la nouvelle proposée ici,
les insomniaques sont déjà nombreux et organisés.
Ils ont également déjà des ennemis…
Au final, malgré la qualité de l’ensemble, c’est un léger sentiment de déception qui domine une fois la lecture achevée. Force est de reconnaître que la plupart des auteurs ne semblent pas s’être trop foulés, livrant des textes pour la plupart sympathiques, mais inférieurs à leurs capacités, se contentant de prolonger leurs univers sans y apporter d’idées nouvelles. Ce constat fait que cette anthologie est à réserver aux fans de SF, aux inconditionnels qui connaissent déjà la plupart des auteurs au sommaire. |
Prestimion
le Coronal
(Lord Prestimion - 1999 - Robert Laffont Ailleurs & Demain) + |
Prestimion
le Coronal est le sixième roman situé dans l’univers
de Majipoor. Il est la suite directe des sorciers
de Majipoor qui se terminait par l’accession au pouvoir de Prestimion
de Muldemar, après une sanglante guerre civile.
Avec l’aide de quelques sorciers, Prestimion a décidé
d’effacer de la mémoire collective ce triste épisode de l’histoire
de la planète. Mais dans cette suite, on apprend qu’une inquiétante
vague de folie se propage sur toute la planète et Prestimion craint
qu’elle ne soit la conséquence de sa décision.
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Les
monades urbaines
(The World Inside - 1971 - Livre de poche 7225) |
[critique à venir] |