Kai
Wren, surnommé l’Exterminateur de Dieu ou encore Lord Démon
pour être le seul de son espèce à avoir tué
un dieu lors des dernières Guerres Démoniaques, coule
depuis lors une existence paisible en créant des bouteilles magiques
porteuses de véritables univers : un art dans lequel il est considéré
comme un maître. Sa seule et unique compagnie est celle de son serviteur
humain, Oliver O’Keefe. Lorsque celui-ci est assassiné, Lord Démon
se voit contraint de sortir de sa retraite. Son arrogance et ses certitudes
vont bien vite être bousculées par les évènements.
Kai Wren est resté trop longtemps éloigné de ses semblables
et il se retrouve malgré lui mêlé à un gigantesque
complot qui prend racine dans de vieilles rancœurs. Tombant naïvement
dans tous les pièges qu’on lui tend, Kai Wren ne devra son salut
qu’à ses amis humains et à quelques rares alliés parmi
les démons.
Roger Zelazny est mort en 1995. Lord Démon, qui fut achevé
par sa femme, nous parvient de manière posthume, sous une magnifique
couverture de Guillaume Sorel. Force est de constater, dès les premières
pages, que l’on y retrouve toute la verve et l’imagination de l’auteur.
On est d’emblée plongé dans un univers original et complexe,
avec une intrigue qui s’annonce passionnante. Hélas, la magie des
Princes d’Ambre n’est pas au rendez-vous. Ce surnom de Lord Démon
colle mal à un Kai Wren bien trop crédule et passif. Les
amis humains du démon ainsi que les autres personnages ne sont pas
mieux développés. Malgré d’incessants rebondissements,
le récit s’essouffle peu à peu. Lorsque les ennemis de Kai
Wren se dévoilent et que celui-ci se retrouve dans un corps humain
totalement privé de ses pouvoirs, l’intrigue a du mal à se
renouveler et l’inventivité du début marque elle aussi le
pas. Malgré tout, le récit reste plaisant et la fin laisse
le lecteur sur une bonne impression. Ce Lord Démon restera comme
un livre agréable et sympathique, certes, mais aussi comme une œuvre
mineure d’un auteur majeur de la fantasy. |